Le marché de l'immobilier après le confinement

Durant cette période de crise sanitaire, la majorité des secteurs ont été impactés et ont dû revoir leurs process afin de maintenir un niveau d’activité. 

Le secteur de l’immobilier a été particulièrement impacté par cette période de confinement. En effet, la majorité des chantiers ont été mis à l’arrêt pendant plusieurs semaines, ce qui a eu pour conséquence de causer des retards conséquents dans les livraisons. Par ailleurs, les transactions immobilières ont été reportées ou annulées, car les futurs acquéreurs n’étaient plus en mesure de visiter un bien immobilier, ni même de déménager. En ce qui concerne les particuliers ayant un désir d'acquisition immobilière, pour certains, le projet a été repoussé suite aux impacts économiques causés par la période de confinement : baisse des revenus, taux d’intérêt en hausse, incertitudes sur l’avenir…. Tant d’éléments, qui n’ont pas créé un cadre propice à l’acquisition immobilière. 

Les premiers jours après le confinement, le secteur immobilier a connu un important pic d’activité. En effet, l’ensemble des activités du secteur ont été mises à l’arrêt pendant plus de deux mois.  Dès le 11 mai, les chantiers mis à l’arrêt ont pu reprendre, tout comme les transactions immobilières qui ont été mises sur pause.  La première semaine post déconfinement a été très dynamique puisque des réseaux d’agences comme Laforêt ont récupéré  70 % de l'activité pré-confinement dans l'ensemble de ses agences, d’autres comme Guy Hoquet, ont enregistré une augmentation de l'activité comparativement au N-1. Coté digital, les sites d’annonces immobilières ont repris une activité semblable à celle pré-confinement. 

Le pic d’activité post confinement était attendu par les professionnels du secteur. En effet, toutes les transactions ayant été à l’arrêt ont repris naturellement dès la levée du confinement. 

Par ailleurs, d'ordinaire, le printemps est une période de forte activité pour le secteur de l’immobilier, car 15 % des opérations annuelles sont réalisées entre mi-mars et fin avril. Avec un nombre de promesses de vente signées qui a baissé de 75 % durant cette période, ce sont donc 120.000 ventes qui n'ont pas été réalisées avec le confinement, explique Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. 

Parallèlement, les Français, confinés chez eux pendant 2 mois, ont regardé leur logement avec un regard nouveau. Nombreux sont ceux, qui pendant cette période, ont entamé des aménagements et de petits travaux dans leur intérieur. Le fait de rester chez soi, a permis à de nombreux Français, de découvrir leur logement différemment et leur a aussi donné le temps de l’aménager différemment. D’autres ont eu envie d’un changement radical durant cette période. En effet, de nombreux citadins, confinés dans de petits appartements, ont eu des envies de plus grandes surfaces, avec un extérieur, plus loin des centres-villes. 

Des changements familiaux se sont aussi opérés durant ces deux mois, qui conduisent à un changement de logement. Naissance à venir, décès, mutation, divorce etc... sont des facteurs qui d'ordinaire amènent les français à rechercher un nouveau logement. La période de confinement a accéléré certaines situations familiales ou encore le temps de réflexion concernant le changement de logement. C’est donc tout naturellement que ces recherches ont repris, de façon plus importante que d'ordinaire à compter du 11 mai. 

Même si l’activité de recherches immobilières a repris après le confinement, il n’est pas garanti que les transactions suivent le même rythme. En effet, selon une étude réalisée par Meilleurs Agents, 9 particuliers sur 10 ne souhaitent pas abandonner leur projet immobilier ; cependant, plus de 40 % d'entre eux préfèrent le reporter. 

Concernant les prix de l’immobilier, les professionnels du secteur étaient très inquiets quant à une baisse massive du prix des logements. Les difficultés financières causées par la crise sanitaire, ont conduit de nombreux propriétaires à vendre leurs biens immobiliers, afin de récupérer les fonds nécessaires pour passer cette crise. Parallèlement, la période de confinement a conduit de nombreux français à changer de logement, ce qui pourrait équilibrer l’offre et la demande sur le marché et donc de maintenir les prix à leurs niveaux avant le confinement. Le marché de l’immobilier ne devrait donc pas connaître un ralentissement brutal comme le craignent les spécialistes, d’autant plus qu’en cette période de crise sanitaire, avec de nombreuses répercussions économiques, les français cherchent à construire du patrimoine solide et fiable dans le temps. L’immobilier est toujours considéré comme un investissement fiable.

Ces deux derniers mois ont créé beaucoup de doutes et d’incertitudes concernant la reprise de l’activité immobilière après le confinement. Les premiers indicateurs sont plutôt encourageants quant à une reprise normale de l’activité, d’ici plusieurs mois ou plusieurs semaines. La crise sanitaire n’a pas mis fin au projet immobilier des français. Au contraire, ces derniers voient en la pierre un investissement fiable. D’autre part, les deux mois de confinement ont amené beaucoup de français à des envies de changement. Les transactions devraient reprendre, quand les interrogations concernant la reprise de l’économie seront dissipées. 

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